Dans le Bois International du 21 octobre, Vincent Charroin revient sur l’augmentation des toitures plates et les avantages de la charpente et des toitures en pente. Découvrez l’article de Stéphane Jardin.

Face à l’augmentation sans précédent des toitures plates caractérisant ces dernières années le marché français, la chambre syndicale «charpente toiture» de BTP Rhône s’engage en faveur de la toiture en pente et du secteur de la charpente bois. Vincent Charroin, président de cette chambre syndicale en plus d’être gérant de Charroin toitures, revient sur cette problématique non négligeable pour la filière bois, et sur les efforts mis en place en matière de communication.

“Ces dernières années, nous nous sommes rendus compte que nous réalisions de moins en moins de charpentes, et que cela était directement lié au fait que de plus en plus de bâtiments comportent des toitures plates”, déclare Vincent Charroin, président de la chambre syndicale charpente toiture de BTP Rhône depuis déjà plus de quatre ans. “La vocation de cet organisme est de fédérer les entreprises de charpente et de toiture du Rhône, afin de leur conférer la meilleure représentativité possible auprès de la Fédération française du bâtiment”, explique-t-il.

“Il y a 14 ans, dans le département du Rhône, pas moins de 80% des logements collectifs comportaient des toitures en pente. Or, à l’heure actuelle, on peut estimer que cette part n’est plus que de l’ordre de 40%”. Une diminution en termes de parts de marché qui “se vérifie au niveau national, et qui implique toute une filière”, comme le souligne Vincent Charroin.

Un effet de mode

A l’origine de ce phénomène figurent, outre “un effet de mode concernant les habitations de luxe et une envie de se démarquer en optant pour une toiture plate, le fait que les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) tendent à favoriser davantage les toitures plates qui permettent de gagner un étage”. Sachant par ailleurs que ces PLU, qui varient d’une ville à l’autre, imposent des critères esthétiques également susceptibles de favoriser les toitures plates, et tendent à “trop limiter le choix des matériaux, des profils et des couleurs, comme le confirment le témoignage de plusieurs prescripteurs et architectes que nous avons rencontrés”, ajoute Vincent Charroin.

“Il y a quatre ans, nous avons mis en place un groupe de travail chargé de réaliser un sondage sur le département du Rhône”, explique-t-il. “Une étude d’image a été réalisée par une junior entreprise de l’école de management de Lyon, afin d’évaluer la sensibilité des personnes interrogées au toit en pente”. C’est ainsi que 400 particuliers, 83 élus et 63 cabinets d’architectes ont été interrogés. Cette étude a abouti à la confection d’une plaquette intitulée

“Osons la toiture en pente”, vectrice d’une campagne de communication qui fut inaugurée en mars 2015 sur le salon Eurobois.

Des atouts à valoriser

“Le but était de mettre en valeur les atouts des toits en pente auprès des architectes et maîtres d’œuvre et par-delà de comprendre leurs possibles réticences. L’étude a été menée à travers trois questionnaires distincts, et la
plaquette en résultant synthétise les divers atouts des toits en pente”, explique Vincent Charroin.

La plaquette identifie ainsi plusieurs atouts inhérents à la toiture en pente, avec pour commencer le fait qu’elle constitue une “signature architecturale”, étant “un fort marqueur de l’identité locale et régionale”, le toit en pente assurant un lien entre bâtiments historiques et bâtiments contemporains. Outre ce critère d’ordre esthétique, la plaquette insiste sur d’autres atouts concrets et rappelant notamment la vocation innovante de la toiture en pente qui, loin d’être ancrée dans le passé, constitue “le support idéal des innovations architecturales et technologiques que le toit en pente intègre et valorise aisément, au meilleur coût”.

Le critère d’économie n’est pas oublié, un paragraphe de la plaquette rappelant que “la toiture en pente est réputée la plus accessible économiquement avec un coût plus maîtrisé”, et qu’elle est de plus “la plus fiable dans le temps, à lire les analyses des assureurs spécialisés qui soulignent une moindre sinistralité”.

Toiture en pente : une filière professionnelle de 12.000 emplois qualifiés

La plaquette rappelle aussi à ce propos que la toiture en pente appartient à “une filière professionnelle de 12.000 emplois qualifiés qui continue de former des jeunes à des métiers d’avenir”, les professionnels du secteur du bois travaillant dans une vraie proximité géographique et étant par nature non délocalisables.

La plaquette met aussi en avant les atouts de la toiture en pente sur le plan de l’environnement et de la performance, ceux-ci étant en l’occurrence en corrélation directe avec des atouts distinguant positivement le matériau bois, soulignant que “la toiture en pente recourt à des matériaux durables issus de circuits courts”, et “par sa seule forme, par ses performances énergétiques et environnementales, la toiture en pente répond aux normes et labels tels que la RT 2012”.

La campagne de communication initiée par la chambre syndicale charpente toiture, d’une portée locale à l’origine, a déployé avec le temps une envergure nationale.

« Nous avons tout d’abord étendu notre démarche de sensibilisation à l’échelon national en demandant à l’Union nationale de la couverture plomberie de relayer notre initiative et de développer notre campagne sur l’ensemble du territoire national. Il est à noter qu’à Toulouse, une action similaire avait été réalisée préalablement à la nôtre. Nous travaillons à présent avec l’Union nationale de couverture, avec l’Union des métiers du bois et la Fédération française de tuilerie et briqueterie, avec l’ambition de réaliser une promotion de plus grande ampleur… affaire à suivre !”, conclut avec enthousiasme Vincent Charroin.

Stéphane Jardin

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Pour télécharger la plaquette, c’est par ici ! Et l’article en pdf.